Fabienne Lupo nous parle de Re-Luxury, le salon qu’elle lance cet automne

Lorsqu’elle a quitté la Fondation de la Haute Horlogerie fin 2020, Fabienne Lupo a pris le temps d’observer le marché et ses besoins. L’idée d’un salon dédié au luxe de seconde main a germé en son esprit voilà plus d’une année. Elle l’a baptisé Re-Luxury. Pour le réaliser, elle s’est alliée à Sophie Deletraz, Directrice Création depuis 25 ans dans le secteur événementiel et culturel. C’est au sein de l’Hôtel Président Genève, qui accueillera la première édition de ce salon d’un nouveau genre, qu’elle a expliqué sa vision.

Pourquoi avoir baptisé ce salon Re-Luxury?
Fabienne Lupo: Parce qu’il y a le luxe et le re-luxe, soit le luxe qui vit une deuxième fois et qui correspond parfaitement à notre besoin de consommer plus durablement, par égard pour la planète et pour faire face à l’urgence climatique. Il y a un momentum actuellement autour du phénomène de la seconde main, du Certified pre-owned et de la durabilité. Ce salon concerne essentiellement les objets de luxe et de collection et il est plurisectoriel: on y trouvera de l’horlogerie, de la joaillerie, des accessoires et de la mode.

Vous sentez-vous personnellement impliquée?
Oui. Cela fait des années que ce sujet me tient particulièrement à cœur et je suis entourée de jeunes, mes enfants, leurs amis, qui sont très concernés par ce sujet. Ma fille, qui vit à Londres, achète beaucoup de vêtements vintage. C’est une culture, là-bas. Aujourd’hui il se vend plus de montres de seconde main que de montres neuves. Consommer autrement est devenu une nécessité aujourd’hui et nous avons décidé de nous lancer dans l’aventure.

A quoi peut s’attendre le visiteur?
Re-Luxury ne sera pas qu’un salon. Il y aura une partie showroom, avec des participants qui vont exposer des objets qu’ils souhaitent vendre, bien sûr, mais qui sont également intéressés à sourcer des produits. C’est d’ailleurs l’un des challenges de ce domaine: il faut pouvoir trouver des biens à acheter pour pouvoir les revendre.

Les visiteurs du salon pourront donc à la fois acheter des objets, mais aussi en apporter, les faire expertiser et les revendre s’il y a un intérêt. Il y aura aussi une section que nous appelons « la clinique » et qui est dédiée à la réparation et la restauration. Jean-Louis Dumas Hermès affirmait que « Le luxe, c’est ce qui se répare», en citant son aïeul Robert Dumas.

Nous présentons une dizaine d’artisans parmi les meilleurs, œuvrant dans les domaines qui seront exposés: à savoir l’horlogerie, la joaillerie, les « leather goods », et la mode. Ils ont été sélectionnés avec l’aide de la Michelangelo Foundation et du Label Genève, une association genevoise d’artisans d’art. Il y aura aussi un espace baptisé « Lab », dédié à une dizaine de startups qui viendront présenter des initiatives et proposeront de nouvelles manières de consommer le luxe. Enfin, le salon proposera un programme de conférences autour de toutes ces problématiques.

Le public qui s’intéresse à ce sujet se résume souvent à des collectionneurs. Comment entendez-vous faire venir un public plus large?
Ce salon s’adresse à tous les publics: les collectionneurs, les connaisseurs, les amateurs de beaux objets, et toute personne s’intéressant à ce sujet. Nous voulions créer une plateforme très didactique où l’on va pouvoir apprendre, échanger, comprendre comment fonctionne la certification, évoquer la traçabilité, l’authentification. Nous voulions démystifier la problématique de la seconde main.

Lorsque l’on crée un salon, ce n’est pas évident de trouver des participants car il n’y a pas de benchmark. Quelles marques et partenaires ont suivi?
J’ai effectué une centaine de rendez-vous. Nous avons approché énormément de marques mais elles ne se sentaient pas encore prêtes et si nous les avions attendues, nous n’aurions pas fait ce salon cette année.

Il ne faut pas oublier que le premier marché fonctionne tellement bien que les maisons se concentrent sur la production et le second hand passe en second. Notre partenaire principal est eBay Luxury qui proposera trois catégories de produits: l’horlogerie, la joaillerie, et des sacs à main précieux.

Ils viennent en espérant vendre et mais aussi sourcer. Ils profiteront de cette plateforme pour expliquer le système de certification qu’ils ont mis en place. WatchBox sera aussi présent et viendra présenter des collections de montres inédites. Je suis certaine que cela attirera beaucoup de collectionneurs. Quant aux marques qui nous ont fait confiance, nous pouvons évoquer Richard Mille, qui fut la première à nous suivre. Elle va présenter des modèles exceptionnels et jamais vus. Il y aura d’autres marques également, comme la manufacture Zenith, des plateformes, des détaillants à découvrir lors du salon.

Pourquoi avoir choisi de faire ce salon début novembre ? Vous serez en concurrence avec les ventes aux enchères et le salon GemGenève dédié à la joaillerie?
Nous voulions justement que le salon se tienne pendant les grandes ventes aux enchères et le salon GemGenève. Environ 1000 collectionneurs se déplacent à Genève à cette occasion et nous voulions proposer une offre complémentaire. Contrairement à ce qui se passe pendant les ventes aux enchères, les objets proposés auront des prix fixes.

Ce sera aussi l’occasion pour les clients de voir, d’essayer et d’acheter en toute connaissance de cause des produits proposés par des plateformes digitales, ce qui n’est pas habituel. Entre les ventes aux enchères, le salon GemGenève et le salon Re-Luxury, Genève va se retrouver au cœur d’une « Luxury Week ». Et comme cela se passe juste avant Noël, nous célébrerons le luxe, mais dans une dimension plus grand public.

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