Rencontre avec Anke Bridge-Haux, CEO de LGT Suisse

Anke Bridge-Haux est CEO de LGT Suisse depuis novembre 2023. Elle succède à Heinrich Henckel qui, après dix ans en tant que CEO, a rejoint le conseil d’administration de l’entité suisse.

Quels sont les domaines stratégiques sur lesquels vous souhaitez mettre l’accent ?

« Après mon arrivée en septembre et avant la passation formelle des pouvoirs en novembre, j’ai eu suffisamment de temps pour convenir de la stratégie avec mon prédécesseur Heinrich Henckel. LGT dans son ensemble – et ici aussi en Suisse – a connu une phase de forte croissance pendant plusieurs années, qui devrait se poursuivre. Mais nous devons aussi pouvoir absorber cette forte croissance en conséquence.

La numérisation est un enjeu majeur : nous avons besoin d’une bonne plateforme, qui soit évolutive en conséquence. Il est également très important que nous conservions, renforcions et développions notre culture d’entreprise, surtout lorsque de nombreux nouveaux collègues rejoignent l’équipe.»

Quels sont vos principaux marchés et clients ?

« L’accent est mis sur le marché domestique suisse, les activités onshore suisses, et sur les marchés européens et internationaux. Il s’agit de nos quatre pays voisins, mais aussi de la Scandinavie et de la péninsule ibérique avec l’Espagne et le Portugal.

Nous nous occupons en outre de clients d’Europe centrale et orientale, d’Amérique latine et d’Asie. En ce qui concerne les groupes de clients, nous nous concentrons sur les UHNWI’s (Ultra High Net Worth Individuals), les family offices, ainsi que les familles d’entrepreneurs.»

Comment vous distinguez-vous de la concurrence ?

« LGT appartient depuis près de 100 ans à la famille princière du Liechtenstein, qui a également dirigé la banque au cours des dernières décennies. La famille princière est déterminante pour notre pensée à long terme et nos valeurs, que nous vivons chaque jour au sein de l’organisation. Cette structure claire, avec un seul actionnaire qui est impliqué dans la direction opérationnelle, nous permet d’agir rapidement. C’est à mon avis un avantage décisif, en particulier dans les situations difficiles.

Le thème de la durabilité fait également partie de notre ADN, puisque c’est

un thème cher à la famille propriétaire. Nos clients apprécient notre approche conservatrice et équilibrée, qui a fait ses preuves en temps de crise. Cela leur donne confiance et sécurité et fait de nous un partenaire fiable et recherché en période d’incertitude.

Nous offrons à nos clients la possibilité d’investir comme la famille princière elle- même. Cela crée une congruence unique entre les intérêts des propriétaires, des clients et des collaborateurs. Enfin, nous nous distinguons également par notre compétence dans le domaine des marchés privés. Nous avons développé ce domaine pendant des années, ce qui attire particulièrement les family offices.»

LGT est surtout présent en Suisse alémanique. Voyez-vous un potentiel supplémentaire en Suisse romande et italienne ?

« Outre nos succursales de Zurich, Bâle et Berne, nous sommes également présents à Genève et à Lugano. Nous enregistrons une croissance dans toutes les régions et il y a toujours des opportunités que nous examinons. Nous sommes une adresse intéressante pour les équipes qui recherchent pour leurs clients un nouveau partenaire synonyme de stabilité et de continuité. Dans l’optique d’une présence équilibrée en Suisse, cela signifierait aussi que nous avons encore plus de potentiel dans le domaine francophone.»

La numérisation est votre domaine de prédilection. Comment l’abordez-vous chez LGT ?

« Nous faisons avancer les choses à l’échelle du groupe
et investissons 200 millions de francs dans notre programme de numérisation en l’espace de cinq ans. Dans le contexte européen, nous travaillons en étroite collaboration avec le Liechtenstein, l’Autriche et l’Allemagne, et nous développons ces solutions ensemble. Une grande partie concerne les fonctions de back-office, qui sont majoritairement situées au Liechtenstein.
Nous avons l’avantage d’opérer globalement sur une plateforme bancaire centrale. La situation est différente en Grande-Bretagne ou en Australie, car nous n’y avons pas de licence bancaire. Aujourd’hui, une partie de l’informatique est également située à Singapour. Nous avons maintenant près de 50% de nos activités en Asie, où les clients ont des besoins différents. À Barcelone, nous avons une Digital Incubator Facility, où nous travaillons sur des innovations individuelles.»

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