En 2025, la mode se réinvente entre héritage et audace. Tandis que Dior, Chanel et Versace confient leurs rênes à de nouveaux visionnaires, une génération de créateurs émergents impose déjà des esthétiques inédites et singulières.
LES GRANDES MAISONS EN PLEINE MUTATION
Chez Dior, l’arrivée de Jonathan Anderson marque un tournant. Habitué des contrastes chez Loewe, il dirige désormais toutes les lignes, y compris la haute couture. Son premier défilé masculin a posé le ton: vestes Bar revisitées, pulls irlandais, cargos oversize et sacs inspirés de grands classiques littéraires. Une esthétique érudite et ironique qui redonne souffle à la maison.
L’onde de choc se poursuit à Milan, où Versace amorce une transition historique. Après près de trente ans de règne, Donatella passe le flambeau à Dario Vitale, transfuge de Miu Miu. Sa mission: préserver l’exubérance flamboyante qui fait l’ADN de la marque tout en l’inscrivant dans une modernité plus sobre, au moment où Versace intègre l’écosystème Prada.
Enfin, à Paris, l’attention se tourne vers Chanel. La maison a confié ses rênes à Matthieu Blazy, dont les trompe-l’œil virtuoses et le goût de la matière ont marqué Bottega Veneta. Son premier défilé, attendu cet automne à la Paris Fashion Week, devrait conjuguer tweed et tailleurs iconiques à une vision sensorielle et inventive, capable de raviver le désir autour de l’un des emblèmes les plus mythiques de la mode française.
Nouvelles voix, nouveaux regards
Face à ces géants de la mode, une nouvelle scène se fait entendre. À seulement neuf ans, Max Alexander, alias @couture.to.the.max, est devenu un phénomène planétaire. Avec ses millions d’abonnés et ses robes déjà portées par des célébrités, il incarne la manière dont les réseaux sociaux consacrent des talents hors normes, brouillant les frontières entre jeu, rêve et carrière.
Autre profil en pleine ascension, Torishéju Dumi. Britannique d’origine nigériano- brésilienne, elle est la seule femme noire à figurer au calendrier officiel de la Paris Fashion Week. Son univers puissant, narratif et hybride, entre spiritualité, héritage culturel et sophistication artisanale séduit musées et stars comme Zendaya ou Naomi Campbell, confirmant une identité déjà iconique.
Plus discret mais tout aussi marquant, Phan Huy s’impose comme une voix singulière de la haute couture parisienne. Son style architectural, rigoureux et poétique, mêle structure et fluidité, donnant naissance à des silhouettes intemporelles. Ses défilés intimistes au Palais de Tokyo réaffirment que la couture reste un art d’émotion et de perfection artisanale.
