SIXTIES: la naissance des icônes

Nombreuses sont les maisons qui doivent l’éclosion de leurs pièces emblématiques à l’essor créatif des années soixante. Petit flashback des designs qui ont marqué la décennie, avant de rejoindre le cercle très fermé des icônes du luxe.

Géométrie au féminin

Les années 1960 marquent une révolution dans la mode, portée par la liberté, l’audace et la modernité. Après les silhouettes structurées des années 1950, les créateurs expérimentent formes, couleurs et matériaux. À Londres, Mary Quant lance la minijupe et popularise les robes trapèze aux couleurs vives. À Paris, André Courrèges invente la mode futuriste à travers lignes géométriques, vinyle, PVC et bottines blanches, tandis que Pierre Cardin propose des coupes architecturales inspirées de la conquête spatiale. Yves Saint Laurent bouleverse le chic avec le smoking féminin (1966) et les robes Mondrian (1965). Emilio Pucci devient l’un des créateurs emblématiques de la décennie grâce à ses motifs géométriques et psychédéli- ques et ses tissus fluides et extensibles. Surnommés « Pucci prints », ses modèles sont por- tés par Jackie Kennedy ou Sophia Loren et symbolisent le glamour et la liberté de mouvement de la jet set des sixties.


LOVE, sceller l’amour
Créé en 1969 par Aldo Cipullo à New York, le bracelet LOVE sym- bolise un amour moderne, libre mais engagé. Son design ovale épouse le poignet et se verrouille avec deux vis, nécessitant un tournevis, transformant le bijou en geste poétique et provocateur: «on ne le donne qu’à ceux que l’on veut garder près de soi». Mini- maliste et unisexe, il séduit rapidement les couples et devient culte, porté par Elizabeth Taylor, Richard Burton ou Steve McQueen. En 2025, l’icône bouscule les codes en adoptant un porter souple.


Alhambra, le symbole de la chance
Valeur chère à la Maison, la chance inspire la création la plus ico- nique de la marque en 1968, avec la sortie du premier sautoir Al- hambra en forme du trèfle à quatre feuilles. Véritable porte-bon- heur, il se compose de 20 motifs en or jaune froissé, délicatement bordés de perles d’or, et connaît un succès immédiat. Reconnais- sable entre tous, Alhambra a depuis traversé les générations, tout en explorant de nouvelles tailles et matières. En 2025, la maison a dévoilé de nouveaux sautoirs et bagues transformables.


Monete, hommage à l’héritage romain

Dans les années 1960, Bvlgari se distingue par une innovation auda- cieuse: l’intégration de pièces de monnaie antiques dans des bijoux contemporains, donnant naissance à la célèbre collection «Monete». Passionné de numismatique, Nicola Bvlgari encourage cette approche novatrice, inspirée d’une tradition antique où les pièces ornaient déjà les parures romaines. Dès 1966, les premières créations présentent des pièces grecques et romaines, avant que la collection ne s’enrichisse, au fil des décennies, de monnaies issues de diverses époques et cultures.

L’esprit new yorkais

Créé en 1965 par Jean Schlumberger, Bird on a Rock est l’une des pièces les plus emblématiques de la joaillerie moderne. Inspiré par la nature et l’exubérance tropicale, Schlumberger imagine un oiseau sty- lisé perché sur une pierre précieuse colorée. Le corps de l’oiseau, est orné de détails délicats comme des yeux en rubis ou une crête en saphirs. Dernièrement, la maison a présenté de nouvelles pièces hautes en couleur, reprenant le design iconique de Schlumberger.

Depuis plus de cinquante ans, la collection Return to Tiffany® est un symbole immédiatement reconnaissable de la maison Tiffany & Co. Née en 1966, elle s’inspire des premiers porte-clés gravés «Please Return to Tiffany & Co. New York», chacun doté d’un numéro d’enregistrement per- mettant de retrouver leur propriétaire à la boutique de la Fifth Avenue. C’est aussi dans les sixties, que le public assiste à la naissance du mytheTiffany & Co., avec la sortie en 1961 du film Breakfast at Tiffany’s avec Audrey Hepburn.


Gilbert Albert, made in Geneva

Dans les années 1960, le joaillier genevois Gilbert Albert s’impose comme un créateur innovant de joaillerie d’art, à travers des pièces réalisées notamment pour Patek Philippe ou Omega. Il ouvre en 1962 son atelier indépendant à Genève et révolutionne la joaillerie avec des pièces sculpturales inspirées de la nature, utilisant des matériaux iné- dits comme les fossiles, les météorites ou les pierres brutes. Preuve de cet incroyable talent créatif, Gilbert Albert remporte plusieurs fois le De Beers Diamonds International Award.

La couleur au cœur du cadran

Une autre devise marquante de l’histoire de Piaget fut formulée par Valentin Piaget, lorsqu’il invita les créateurs de la Maison à oser l’iné- dit et à «faire ce qui n’avait jamais été fait auparavant». Cette vision prit vie en 1963, avec la création des premières montres dont les ca- drans étaient ornés de pierres dures, une innovation spectaculaire pour l’époque. En 1969, la «Collection du XXIe siècle», éclatante de couleurs et de modernité, symbolisa cet esprit avant-gardiste.

Le «Maître de la montre-bijou»

En 1963, la maison Chopard, alors en quête d’un héritier, est reprise par l’horloger et joaillier allemand Karl Scheufele III, ouvrant une nouvelle ère d’expansion internationale et affirmant son identité de maison fa- miliale indépendante. Les montres-bijoux, sublimées par des diamants taille baguette et brillant, deviennent un pilier des collections. À la fin des années 1960, la Maison s’impose mondialement, remportant no- tamment la Rose d’Or de Baden-Baden et le Diamond International Award. Les premières campagnes publicitaires, avec le slogan «Maîtres de la montre-bijou», consolident sa réputation de grande signature hor- logère et joaillière.

Piaget ornamental stone ad
Harper’s Bazaar, 1969

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