Épure, raffinement, intemporalité: Giorgio Armani a dessiné bien plus que des vêtements. Il a offert au monde une vision de l’élégance qui continuera d’habiller nos rêves. A l’occasion de ce numéro spécial mode, COTE Magazine lui rend hommage.
Le monde de la mode pleure l’un de ses plus grands maîtres. Giorgio Armani s’est éteint le 4 septembre dernier à l’âge de 91 ans. Fondateur et «infatigable moteur», il laisse derrière lui un héritage façonné par une vision unique, une passion inaltérable et une exigence rare.
Giorgio Armani est né le 11 juillet 1934 à Piacenza, petite ville du nord de l’Italie. Évoluant dans une famille modeste en tant que second de la fratrie, son histoire possède tous les ingrédients d’un destin extraordinaire. Après des études de médecine rapidement abandonnées, un passage à l’armée et des débuts comme décorateur de vitrines à La Rinascente, Giorgio Armani fait ses premiers pas dans la mode en 1961, lorsqu’il entre chez Nino Cerruti.
En 1975, avec Sergio Galeotti, il fonde à Milan la maison Giorgio Armani S.p.A. et révolutionne d’emblée l’allure masculine avec ses costumes déstructurés, fluides et modernes, avant d’imposer son élégance minimaliste à l’univers féminin. Dès les débuts de la marque, le créateur défend son indépendance, avec le refus constant d’entrer en bourse.
Dans les années 1980, Armani devient un phénomène mondial et séduit les célébrités d’Hollywood. Dans American Gigolo (1980) avec Richard Gere, Giorgio Armani imprime l’écran de son style tailoring unique. Hommes d’affaires, stars et personnalités politiques, adoptent ses pièces, faisant naître la tendance du «power dressing». Visionnaire et passionné, le créateur développe peu à peu un empire tentaculaire avec les univers Emporio Armani, Armani Jeans, Armani Exchange, Armani Casa, des hôtels et des restaurants.
«Avec Giorgio Armani, c’est une figure emblématique de la culture italienne qui disparaît», a salué Alessandro Giuli, ministre de la Culture, soulignant qu’il avait su transformer «l’élégance en langage universel». Au-delà de la mode, Armani était aussi un ambassadeur de l’identité italienne et un mécène, soutenant notamment la recherche médicale et la lutte contre le COVID-19.