Piaget, une histoire en couleurs

Depuis toujours, Piaget entretient une relation étroite avec les pierres de couleur. Nous avons rencontré Stéphanie Sivrière, directrice du studio de création joaillerie et horlogerie, et Guillaume Chautru, responsable du département de gemmologie.

1. Comment est née votre collaboration avec Piaget?

S.S. Après mes études à l’école du Louvre à Paris, je suis arrivée chez Piaget il y a 20 ans. Mon rôle a été de développer la joaillerie, au sein d’une maison foncièrement horlogère. Au fil du temps, nous avons pu réunir ces deux mondes et élaborer des collections transversales.

G.C. Je suis responsable du département de gemmologie depuis six ans, et référent sur certains sujets gemmologiques pour les autres maisons du groupe Richemont. J’ai été formateur en gemmologie et suis chasseur de pierres. Pour acquérir les plus belles gemmes, je parcours le monde entier.

2. Stéphanie Sivrière, comment faites-vous pour concilier liberté de création et mission pour une grande maison?

Pour les collections emblématiques telles que Possession, Rose, Altiplano ou Polo, le défi est de rester fidèle au produit, tout en instillant de l’actuel et de l’original. Pour ce faire, on y incorpore toujours les codes stylistiques propres à Piaget, comme l’or travaillé, avec le décor palace par exemple.

L’inspiration vient du vécu, de l’éducation, des voyages. Le point de départ est souvent un détail, une matière, un motif contemplé de près, qui finit par dessiner les contours d’une collection. Le studio collabore avec l’équipe marketing, qui par sa connaissance pointue de l’histoire et de l’ADN de la marque, nous aide aussi dans nos recherches.

L’élaboration d’une nouvelle collection peut prendre jusqu’à deux ans, et lorsque s’érige enfin devant soi la pièce que nous avons fantasmée, on ressent toujours une grande émotion!

3. Quelle est l’interprétation de la couleur dans les créations Piaget?

S.S. Les créations Piaget se distinguent par leur subtilité, avec jamais plus de 3 ou 4 teintes. La combinaison des couleurs est une science complexe qui demande du temps.

G.C. Tous nos produits sont ornés de pierres. Nous sommes ainsi extrêmement attachés à notre laboratoire interne de gemmologie. Là, nous contrôlons individuellement chaque pierre, chaque diamant. Nous retaillons une grande majorité d’entre eux. C’est un gage d’excellence qui nous démarque des autres.

4. Qu’est-ce qui vous fascine dans la couleur?

S.S. J’apprécie le contraste des matières, le travail de l’or, son association avec une couleur fraîche, marine. Les émeraudes, la tourmaline indicolite, la turquoise, la malachite, le spinelle m’inspirent… C’est d’ailleurs de ce contraste entre l’or, les pierres dures, les pierres précieuses, que sont nées dans les années 1960 des pièces singulières et extravagantes, comme les manchettes montres ou les montres bijoux. Aujourd’hui, Possession s’inspire aussi de ce contraste.

G.C. La couleur est le dénominateur commun de mes trois passions: les reptiles, les fonds marins et les pierres. Après mon diplôme de gemmologie, je n’étais pas anxieux de l’avenir, malgré le peu de débouchés. C’était une évidence: je savais que j’allais travailler dans ce domaine.

5. Une création en couleur, une pierre qui a marqué votre carrière?

S.S. Je dirais les manchettes de la collection Sunny Side of Life, réalisées avec l’artiste plumassière Nelly Saunier. Cette trilogie a nécessité des heures de travail pour marqueter un plumage sur un bracelet. Cela n’avait jamais été fait auparavant. Collaborer avec des artisans d’art, rendre hommage aux métiers oubliés, c’est important pour moi.

G.C. Sans doute ce saphir bleu de plus de 50 carats, disparu dans les années 1980, et que j’ai pu retrouver en 2015, après deux ans de recherche.

6. Quels sont vos projets, vos envies pour Piaget?
S.S. Le studio travaille actuellement aux 150 ans de Piaget. A cette occasion, je souhaite remettre en scène les collections nées dans les années 1960-70, période créatrice faste pour notre marque.
G.C. Nous avons mis au point un système capable d’assurer la traçabilité de n’importe quelle pierre. D’autre part, j’ai à cœur de transmettre mon expertise aux juniors qui composent mon équipe. Le métier de gemmologue étant en pleine mutation, il est de mon devoir de former la relève.

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