Diane et Alix ont récemment rejoint leur père Stéphane Barbier-Mueller au Conseil d’administration de Pilet & Renaud. Pétillantes, les deux sœurs ont mille et une idées pour l’avenir de la régie qui fête cette année ses 150 ans.
- Travailler en famille, chance ou fatalité?
Diane : Nous adorons travailler avec notre père, et nous avons encore beaucoup à apprendre de lui. En tant que jeunes femmes, et surtout filles de, les défis sont nombreux et il faut faire preuve de caractère pour être écoutées et se sentir légitimes.
J’ai rejoint Pilet & Renaud en 2015. Pendant trois ans, j’ai pu développer mes activités au sein de la régie. Quand Alix est arrivée en 2018, cela a un peu chamboulé ma manière de faire. Pour nous entendre, il a fallu établir un cahier des charges précis pour chacune. Ce temps d’adaptation était nécessaire: il nous a permis de bâtir une coopération solide basée sur nos personnalités, très complémentaires. Aujourd’hui, je m’occupe plus particulièrement des activités internes à l’entreprise, comme les ressources humaines, des rénovations énergétiques des immeubles et des entreprises fournisseurs.
Alix : Nous avons eu la chance de grandir dans un univers familial serein, avec des parents très ouverts d’esprit. Nous avons pu faire les études que nous souhaitions, sans jamais subir de pression. Passionné et actif dans l’immobilier, notre entourage nous a donné le goût de nous investir à notre tour dans cette voie. Au sein de Pilet & Renaud, je travaille pour le département de communication et marketing, le développement numérique et les promotions. J’aime les relations publiques et représenter la régie lors d’événements.
- Est-ce la première fois que vous travaillez ensemble?
Alix : Non ! Avec nos cousines, nous avons lancé en 2017 une marque de bijoux baptisée «Les Muses BM». Nous souhaitions rendre hommage à nos grands-parents, Monique et Jean Paul, qui ont fondé le Musée Barbier-Mueller en 1977 à Genève. Depuis bientôt cinquante ans, le but de cette institution culturelle n’a pas changé: faire connaître et valoriser les arts primitifs et non-occidentaux en Suisse et à travers le monde. Pour porter haut et fort cet héritage, nous avons voulu faire un projet adapté à notre temps. Tous nos modèles s’inspirent de bijoux traditionnels issus des collections du musée.
- Quelles sont vos envies, quels sont les projets que vous souhaitez mettre en place au sein de l’entreprise ?
Diane : Le monde de l’immobilier est encore très masculin, mais cela commence à changer. Chez Pilet & Renaud, le conseil de direction est totalement paritaire, et 60% de nos collaborateurs sont des femmes. Nous souhaitons encourager l’activité des femmes, mais aussi l’implication des hommes dans la vie de famille. Ce combat, je le porte également dans le cadre de mon mandat de députée au Grand Conseil.
Nous sommes aussi en train de renforcer notre département Rénovation durable. Trois architectes et deux gérantes composent cette équipe, qui propose des solutions sur-mesure aux propriétaires, afin de remplir les objectifs cantonaux liés à l’efficacité énergétique des bâtiments. L’écologie a toujours été un sujet important pour Pilet & Renaud. Nous sensibilisons depuis des années nos collaborateurs, par exemple en leur offrant un abonnement annuel TPG.
Alix : La digitalisation massive de nos activités nous a permis de réduire sensiblement notre empreinte écologique. Nous avons récemment fait installer des panneaux solaires sur le toit de la régie, et procédé à la numérisation de nos offres papier. En trois ans, nous avons ainsi diminué de 45% le taux de recyclage de nos déchets, tout en réduisant de 43% la quantité de papier utilisée. Diverses mesures ont été mises en place pour y arriver, par exemple, les feuillets quotidiens d’annonces ont été remplacés par des bornes interactives à la réception. Finalement, nous avons développé une application pour les locataires. Ces derniers apprécient particulièrement ce service, puisqu’il permet une meilleure efficacité dans le traitement de leurs demandes.
- Un quartier de prédilection à Genève?
Alix : Je suis la plus citadine de nous deux. J’ai vécu à New York pendant plusieurs années lors de mes études. J’ai adoré l’effervescence de cette ville, le vis-à-vis, le bruit! Si je devais choisir un quartier à Genève, ce serait les Eaux-Vives. C’est le quartier vivant par excellence, avec ses bars et ses restaurants.
Diane : De mon côté, je préfère le calme, la verdure, les balades. La campagne genevoise, c’est là où je me sens bien !