Cette histoire débute en 1939 à Tours-sur-Marne, au temps où le Domaine Laurent-Perrier n’était encore qu’une petite parcelle viticole. Alors qu’une Seconde Guerre assombrit progressivement les cieux européens, une veuve et mère de quatre enfants, nommée Marie-Louise de Nonancourt, décide d’acquérir le dit terrain. Trois générations après elle, c’est dans ce décor que se joue aujourd’hui encore l’une des plus belles sagas familiales de Champagne.
En 1948, l’un des fils de Marie-Louise, Bernard, reprend les rênes de la Maison à seulement 28 ans. Pour celui qui n’était pas prédestiné à un tel rôle, création et innovation allaient devenir un mantra.
A cette époque, alors que les maisons champenoises concurrentes faisaient le choix du millésime pour élaborer leurs toutes premières cuvées de prestige, le jeune Bernard souhaite aller plus loin. Il se met en tête d’élaborer un champagne d’exception, qui aurait toutes les qualités de fraîcheur et d’acidité que l’on peut attendre d’un vin jeune, en plus de la complexité qui caractérise les grands crus. A elle seule, cette cuvée prestige totalement novatrice atteindrait l’équilibre idéal entre les différentes composantes organoleptiques du vin, objectif d’ordinaire impossible avec une seule année millésimée.
Grâce à l’art de l’assemblage, Bernard parvient petit à petit à recréer l’«année parfaite» qu’il désire tant. Baptisée «Grand Siècle», cette cuvée révolutionnaire reste, à ce jour, une rareté que seul Laurent-Perrier maîtrise. Soixante ans après ce pari un peu fou, sa recette repose toujours sur les trois mêmes grands principes: trois années millésimées complémentaires, une majorité de chardonnay, un vieillissement d’une durée minimale de 10 ans. Un véritable travail du temps, pour que la plus belle des harmonies s’accomplisse. Depuis sa création, la Maison n’a ainsi conçu que 25 itérations de Grand Siècle. La dernière en date a été révélée fin 2021.
Depuis 2019, c’est Lucie Pereyre de Nonancourt qui incarne avec humilité et élégance l’héritage de ce produit d’exception, né des mains de son grand-père. Pendant ses premiers mois d’ambassadrice, la jeune femme s’est formée aux côtés du chef de cave Michel Fauconnet et a pris part aux différents travaux de la vigne, tandis que l’historique de la Maison lui était conté par sa mère Alexandra et sa tante Stéphanie. Durant cette «période merveilleuse», Lucie a eu le temps de prendre toute la mesure de sa mission: porter un brillant héritage certes, mais surtout continuer à le faire rayonner à travers le monde entier, peut-être encore pour un siècle.