Du 16 au 29 octobre 2024, le Grand Théâtre de Genève accueille sur scène La Clémence de Titus, dernier opéra composé par Mozart. Censurée en 2021 par le Covid, la première production mise en scène par Milo Rau, star du théâtre suisse, offre un moment de grande intensité. Un volcan qui crache, des ruines qui fument, le Capitole qui brûle, un putsch mené par un meilleur ami, le langage est violent et poussé à son paroxysme. Suivant la rigueur et les codes de l’opera seria, La Clémence de Titus nous plonge dans l’univers impitoyable de la tactique politique et du rapport de force entre élite et peuple.
L’art politique peut-il changer le monde ? Ou bien ne fait-il que renforcer le statu quo ? «La clémence des princes n’est souvent qu’une politique pour gagner l’affection des peuples», aurait répondu François de La Rochefoucauld dans ses Maximes. Certaines et certains auraient même vu dans ce drame de palais une critique ou tout du moins un désintérêt de Mozart vis-à-vis de l’empereur Léopold II, dont le couronnement en tant que roi de Bohème – en pleine Révolution française – servit de prétexte à la commande de La Clémence de Titus.
Après son succès à Gand, en Flandre et à Vienne, l’œuvre de Mozart sera dirigée par Tomáš Netopil aux commandes de l’Orchestre de la Suisse Romande.
Grand Théâtre de Genève
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