Les Dre Victoria Duthon et Silvia Bonfanti, spécialistes en médecine du sport et de l’exercice à la Clinique La Colline, accompagnent les 22 danseurs du Grand Théâtre de Genève. La Dre Duthon nous parle de cette collaboration unique, des défis physiques et psychologiques des danseurs.
Quelle est l’origine du partenariat entre le Centre de Médecine du Sport et de l’Exercice de la Clinique La Colline et le Ballet du Grand Théâtre de Genève ?
Dre Victoria Duthon: «Cette collaboration remonte à 25 ans, initiée par le Professeur Jacques Menetrey, alors médecin du Ballet Béjart à Lausanne (1988-1993). Il a continué cette pratique aux États-Unis avant de devenir le médecin des danseurs du Grand Théâtre de Genève en 1998. Après avoir travaillé avec lui pendant dix ans aux HUG, j’ai repris le flambeau en 2014.
En 2016, nous avons fondé le Centre de Médecine du Sport et de l’Exercice à Hirslanden Clinique la Colline, et poursuivi cette collaboration, offrant aux danseursun accès privilégié et une approche pluridisciplinaire.»
La danse est un art très exigeant. Quelles sont les principales problématiques de santé rencontrées par les danseurs ?
«Les danseurs professionnels sont des artistes, mais avant tout des athlètes de haut niveau aux capacités physiques hors norme, alliant souplesse et musculature, une rareté dans le sport. En danse classique, les blessures touchent souvent les membres inférieurs et le rachis lombaire. La danse contemporaine, pratiquée au Grand Théâtre de Genève, repousse les limites traditionnelles, causant des blessures selon le style de la chorégraphie. Comme tout athlète, les danseurs risquent aussi des troubles psychologiques, du sommeil et alimentaires, en raison de l’intensité et de la recherche de perfection.»
Quel accompagnement proposez-vous aux danseurs et à quelle fréquence ?
«Du côté médical, Dre Silvia Bonfanti et moi-même sommes les médecins référents des danseurs, leur offrant une prise en charge rapide en cas de besoin. Nous traitons les problèmes musculo-squelettiques, en faisant appel au réseau médical de Hirslanden Clinique la Colline pour d’autres spécialités. Chaque début de saison, la compagnie bénéficie d’un bilan médical complet, suivi d’une évaluation physique approfondie pour prévenir les blessures. Ils reçoivent aussi des soins physiothérapeutiques au quotidien et lors des tournées.»
Avec l’évolution de la danse vers une forme plus transdisciplinaire, comment adaptez-vous les soins pour répondre à des exigences physiques toujours plus variées ?
«La danse contemporaine est exigeante et multiforme, demandant des compétences variées. Chaque chorégraphie expose les danseurs à des contraintes physiquesdifférentes, parfois très athlétiques, comme Skid de Damien Jalet sur une plateforme inclinée à 34 degrés.
Les répétitions de mouvements complexes peuvent entraîner des lésions de surcharge. Pour tolérer ces contraintes, les danseurs suivent des méthodes de préparation (barre classique, pilates, renforcement musculaire, stretching) et maintiennent une bonne hygiène de vie.»
Hirslanden Clinique La Colline Centre de Médecine du Sport et de l’Exercice
Chemin Thury 7A, 1206 Genève
hirslanden.ch/cmse