Interview: Isabelle Nordmann, After the Rain

Propos recueillis par Isabelle Cerboneschi

After the Rain. Le nom déjà dit tout. C’est le calme après la tempête, le mieux être après le stress. After the Rain, c’est le spa ultime, celui dont on rêvait et qu’Isabelle Nordmann, la propriétaire des lieux, a ancré dans le réel. Rêve exaucé. Le lieu est magnifique avec ses cabines comme des suites d’hôtel cinq étoiles dans lesquelles on aimerait passer la journée. Et pourquoi pas, d’ailleurs, puisque les lieux sont entièrement privatisables?

La fondatrice est une visionnaire. Dans les années 2000 elle avait créé un premier spa urbain, un concept révolutionnaire: inauguré en 2002, After The Rain avait fermé ses portes en 2013 lorsque Isabelle Nordmann était partie vivre aux Etats- Unis.

De retour à Genève, elle a compris qu’il y avait une place à prendre pour un lieu hors du commun. Elle l’a conçu en pleine pandémie, avec la certitude que les clients avaient besoin plus que jamais que l’on prenne soin d’eux, que l’on soit à leur écoute, qu’on leur offre du temps, de l’espace et de l’intimité. Les sept cabines immenses, dont trois doubles avec baignoire, comportent leur propre dressing et hammam. Un luxe.

Parlons des soins, le luxe ultime. Dix thérapeutes, tous fantastiques, tous choisis pour leurs dons extraordinaires, savent écouter la personne, vraiment, et lire son corps pour répondre à ses besoins du moment. Pas de carte des soins chez After The Rain, pas de rituels mécaniques, mais une vraie écoute des besoins les plus essentiels de chacun. Chaque massage est réalisé sur mesure et change à chaque fois, à l’image de la personne qui le reçoit.

Le temps passé chez After the Rain est un temps que l’on s’offre:, 20 minutes de hammam, 15 minutes de discussion avec le thérapeute, 60 minutes de soin, 20 minutes de collation pour reprendre contact avec le réel.

Chez After the Rain on peut assister à des soirées organisées autour de la nouvelle lune, avec des méditations accompagnées de bols tibétains, des discussions, des soins détox et des buffets ayurvédiques. On peut aussi choisir de se délasser avec un soin au CBD qui apaise les pensées et le corps.

Tout a été prévu pour que l’on ne croise pas les autres clients et que l’on ait le sentiment d’être seul dans le spa, tel un hôte privilégié. On est comme dans un cocon. C’est tout ce dont on a besoin dans un monde où règne un chaos qui semble ne plus vouloir finir…

Cote Magazine: Pour comprendre l’histoire d’After The Rain, il faut revenir en arrière. Comment avez-vous eu l’idée de créer un premier spa urbain à Genève en 2002?

Isabelle Nordmann: J’étais programmeur en informatique et je créais des programmes sur mesure pour des entreprises de toutes tailles, que ce soit de grands joailliers ou de petits garagistes. Avec l’éclatement de la bulle internet au début des années 2000, l’époque était extrêmement stressante et il était devenu très difficile de gérer notre clientèle. Lors d’un déjeuner avec un ami qui faisait le même métier que moi, je lui ai dit en plaisantant qu’il faudrait créer un grand magasin du bien-être. Et c’est ainsi que l’idée du premier After the Rain est née. Il ne restait plus qu’à le créer.

D’où vient ce nom?

J’avais défini tout le concept mais je n’avais pas trouvé de nom pour mon spa. J’ai organisé un concours auprès de plusieurs agences et parmi les propositions que j’ai reçues, dans la liste de l’agence lausannoise Trivial Mass, il y avait After the Rain. Cela correspondait exactement à mon idée. Nous avons travaillé sur le logo par la suite: il s’agit d’une goutte d’eau bleue qui s’évapore. Cela correspondait exactement à mon idée. Nous avons travaillé sur le logo par la suite.

Pourquoi avoir créé un deuxième After the Rain vingt ans après?

Après la fermeture du premier After The Rain en 2013, je suis partie vivre aux Etats-Unis où j’avais fait mes études. Lorsque je suis rentrée à Genève, je ne souhaitais pas me relancer dans une telle aventure mais des amis m’ont poussée. J’ai fait une petite étude de marché et j’ai pris conscience qu’il y avait de la place pour quelque chose de différent. J’ai acheté des locaux, anciennement des bureaux, j’ai fait une première ébauche de plans sur un modèle de spa traditionnel, avec des cabines de grandeur normale, des vestiaires, un saunas et un hammam collectifs.

Et le Covid est arrivé. Nous avons dû modifier entièrement le projet car il m’a semblé évident qu’avec cette pandémie, plus personne n’aurait envie de partager des espaces communs avec d’autres clients. J’ai diminué le nombre de cabines, leur superficie a été agrandie afin d’accueillir chacune un hammam et un vestiaire et trois baignoires de 400 litres pour les doubles. Aujourd’hui le spa compte sept cabines: trois doubles et quatre simples. C’est l’architecte Pierre Ambrosetti qui a conçu les lieux. Nous avons organisé l’inauguration du deuxième After The Rain 20 ans après le premier, jour pour jour.

Comment avez-vous choisi vos thérapeutes?

Ce n’est pas moi qui les ai choisis mais une experte. C’est elle qui a fait le recrutement en testant chacun d’entre-eux. Nous leur avons fait suivre une formation de deux mois avant l’ouverture afin de les « déprogrammer ». Nous n’avons pas de carte de soins, pas de rituel pré-conçu: ce que nous leur demandons, c’est de réaliser un soin sur mesure en fonction de la personne qu’ils ont en face d’eux. Avant de commencer le soin, ils ont une conversation avec le client ou la cliente pour comprendre ses besoins du moment, mais nous attendons d’eux qu’ils sachent lire le corps comme si c’était une partition de musique. A eux ensuite d’inventer une nouvelle mélodie à chaque fois. Le concept leur a beaucoup plu! Ce sont des artistes: ils peuvent ainsi s’exprimer librement.

Vous venez de lancer un soin au CBD. Quels sont ses bienfaits?

Je voulais le proposer dès le début mais cela allait à l’encontre de l’idée de ne pas avoir de carte de soins. Nous avons lancé une thématique autour du CBD pour la Saint Valentin, avec bain, gommage et massage dans les cabines doubles et nous l’avons conservée. Cela procure une grande détente. Pour les massages, nous utilisons du beurre et de l’huile de chanvre. L’odeur est très subtile. Cela sent un peu l’huile de noisette. Nous travaillons avec les essences et les huiles végétales provenant de l’Ecole romande d’aromathérapie. Ce sont des produits de grande qualité.

Quel est le but de ce spa?

Je voulais que les gens se sentent mieux en sortant que lorsqu’ils sont arrivés. Et c’était déjà mon intention quand j’ai créé mon premier spa.

Peut-on dire que le luxe ultime, aujourd’hui, c’est la personnalisation?

Oui, et c’est aussi l‘intimité, le silence, l’écoute, le temps… Pour un massage de 60 minutes, la personne va rester dans la cabine pendant 1h45. Elle va passer 20 minutes dans le hammam, 15 minutes à discuter avec le thérapeute afin qu’il cerne ses besoins du jour, le soin va durer 60 minutes et ensuite la personne passera environ 20 minutes à déguster sa collation en cabine. C’est cela le luxe. C’est cela que nous offrons.

114 route de Florissant Résidence, Chem. du Pré-de-l’Ours, 1206 Genève

+41 22 348 30 30

aftertherain.ch

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