Interview: Lionel Halpérin, itinéraire d’un engagé

Ancien Bâtonnier de l‘Ordre des Avocats de Genève (2018-2020), Lionel Halpérin (PLR) briguera un siège au Conseil national dans le cadre des élections fédérales du 22 octobre 2023. Lors d’un entretien exclusif, le candidat nous a fait part des idées et des projets qu’il souhaite défendre à Berne.

Comment êtes-vous venu à la chose publique?

J’ai grandi dans une famille très investie dans la vie locale. Il était donc naturel d’y venir aussi… J’ai commencé à m’engager pour les autres à 18 ans à travers des associations de lutte contre le racisme et l’antisémitisme. Avec des amis, j’ai cofondé et présidé la LICRA Jeunes en Suisse, puis ai rejoint la LICRA et la CICAD. Plus tard j’ai été élu à l’Assemblée constituante, puis député au Grand Conseil. Si je suis élu, je porterai cet engagement à Berne.

Quels autres enjeux défendrez-vous en priorité?

Une meilleure fluidité des transports couplée aux problématiques d’approvisionnement énergétique, la lutte contre les excès de la bureaucratie et une fiscalité attractive.

A Berne, les projets de transports qui concernent Genève et qui pourraient faire l’objet d’un financement de la part de la Confédération sont trop peu soutenus par les élus. C’est le cas notamment de la traversée du Lac, ou encore de l’agrandissement de notre autoroute. Je ne crois pas à un monde où l’on interdira les véhicules privés, et dans 30 ans, les routes existeront toujours, même si la mobilité sera décarbonée. En parallèle, des efforts doivent être faits pour maintenir différentes formes de mobilité, comme le rail. La Suisse bénéficie d’un réseau de qualité certes, mais vieillissant, avec trop peu de lignes rapides entre les grandes villes. Il faut être ambitieux et innover sur ce plan. A cet égard, et plus généralement, notre pays a les capacités d’être leader de l’innovation. Il doit tout faire pour maintenir l’excellence de la formation, attirer les cerveaux et les garder sur son territoire, afin de développer les entreprises locales.

Concernant les excès administratifs et la pression fiscale, l’attractivité de la Suisse pourrait à termes être menacée. Aujourd’hui, les administrations se distancient de la population et cessent d’être pragmatiques. Nous devons à tout prix faciliter et encourager l’activité professionnelle dans notre pays sans entraver les libertés économiques par une régulation outrancière ou une imposition excessive.

Votre stratégie pour y parvenir ?

La politique, c’est d’abord défendre des idées, celles du PLR en l’occurrence : la liberté personnelle, la liberté d’entreprendre, la défense de l’individu, la liberté d’opinion et d’expression.

Nous assistons actuellement à une promotion de l’autocensure, ce qui est très inquiétant. En Suisse, nous devons pouvoir discuter de tout et nous exprimer librement. Les questions de genre, les discriminations raciales, le climat, ne tolèrent aujourd’hui qu’un discours unique.

Je n’ai pas le moindre doute sur le fait qu’il faille lutter contre le plafond de verre qui s’impose encore trop souvent aux femmes, contre les discriminations, et je suis aussi convaincu du danger créé par le réchauffement climatique. Mais je ne crois pas à un système où l’on oppose les gens les uns aux autres, et dans lequel on ne peut plus débattre à cause d’une cancel culture qui réécrit l’histoire selon ses obsessions.

De même, dans un pays où tous les bords politiques sont représentés et où la loi est décidée par le peuple, je ne peux pas admettre le recours à des actions illégales pour faire valoir une opinion.

Faut-il insuffler un nouvel élan au PLR, pour séduire les jeunes notamment ?

Je n’ai pas d’inquiétude quant à la relève au sein de notre parti. Les jeunes PLR viennent avec des projets novateurs qui nous bousculent parfois, ce qui est une bonne chose. A Genève par exemple, c’est grâce à eux que nous nous sommes débarrassés de la taxe professionnelle communale.

Nous sommes le parti qui a créé la Suisse et ses institutions modernes qui subsistent encore aujourd’hui. Nous pouvons être fiers d’avoir diffusé les notions de liberté et l’esprit entrepreneurial à travers lepays. Si des partis de gauche et de droite occupent le terrain avec des slogans simplistes, le parti de gouvernement qu’est le PLR ne doit pas jouer à ce jeu-là.

Ceci étant, nous devons renforcer notre proximité avec la population en abordant de front les problèmes du quotidien comme le pouvoir d’achat.

Visez-vous plus loin que le Conseil national ?

Je ne fais pas de la politique par ambition. Un siège au Conseil national me permettra de poursuivre mon activité d’avocat, et de concilier le tout avec ma vie de famille, qui est mon équilibre. Comme les autres parlementaires, ce pied dans la réalité fait que je suis confronté aux mêmes enjeux vécus par la population.

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