Interview: Philippe Fleury, Directeur général de la FER

COTE Magazine s’associe au Club diplomatique de Genève pour vous révéler la Genève internationale de l’intérieur. Notre rencontre avec Philippe Fleury, Directeur général de la FER Genève.

Que représente pour vous la Genève internationale ?

Une plateforme d’échanges internationaux au plus haut niveau, ancrée dans la tradition humanitaire de la Suisse. J’en suis particulièrement fier. Cent quatre-vingts Etats sont représentés à Genève, ce qui témoigne de son aura mondiale. Depuis la création de la Croix-Rouge en 1863, la Genève internationale n’a cessé de grandir pour devenir un pôle du multilatéralisme et de la tolérance.

D’un point de vue économique, cette présence permet le développement de tout un microcosme composé des organisations internationales, non-gouvernementales et de réseaux de compétences académiques. Les entreprises du canton profitent de cette effervescence, qu’il s’agisse de l’hôtellerie-restauration et du tourisme ou des écoles privées, mais aussi d’un ensemble de PME qui sont des partenaires et des pourvoyeuses de services.

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Comment vivez-vous la Genève internationale ?

Je me reconnais particulièrement dans ses valeurs humanitaires, son ouverture sur le monde et sa capacité à créer le dialogue. La Genève internationale est un instrument de première importance pour la politique extérieure de la Suisse et un pilier de l’histoire du canton. A la FER Genève, nous avons le plaisir d’accueillir régulièrement des représentants des organisations onusiennes. Nous sommes également partie prenante d’organisations et de fondations au service de cette population. Ces rencontres sont toujours enrichissantes, parce qu’elles ouvrent une fenêtre privilégiée sur le monde et son évolution, qui nourrit à son tour nos réflexions et notre compréhension des enjeux sociaux et économiques mondiaux.

Comment voyez-vous l’avenir de la Genève internationale ?

Je l’espère prospère, mais la situation est devenue plus instable. Genève fait face à une concurrence accrue d’autres villes et Etats qui essaient d’attirer les organisations internationales. La Suisse doit veiller à demeurer attractive, notamment en termes d’infrastructures. Les attaques politiques répétées contre l’aéroport de Genève sont un facteur d’incertitude qui pèse lourdement. Depuis la pandémie, les conférences se font de plus en plus à distance ou en format hybride.

L’avantage de ces solutions numériques est de permettre à de petits Etats et à de petites structures, qui n’avaient pas toujours les moyens de se déplacer à Genève, de pouvoir faire entendre leur voix. L’inconvénient, c’est le risque que ces grandes plateformes d’échange en présentiel deviennent peu à peu obsolètes. L’impact serait particulièrement fort à Genève, puisqu’avec plus de quatre mille séances annuelles, c’est le centre de gouvernance mondiale le plus actif de la planète. Il faut rester attentif à ces évolutions et rester à l’écoute des besoins des représentants de la Genève internationale. Rien n’est immuable ; il faut s’en souvenir pour continuer à avoir le privilège d’héberger le cœur de la diplomatie mondiale et de pouvoir faire entendre notre voix en faveur du bien-être de l’humanité.

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