Depuis que Marco Polo a ouvert les routes vers l’Em- pire du Milieu, la fascination pour la Chine ne s’est ja- mais éteinte. À l’image des visages enjoués peints par Yue Minjun, peintre chinois que nous découvrons véritablement en 2013 grâce à la Fondation Cartier pour l’art contemporain, la Chine incarne une complexité captivante et suscite des interprétations multiples. Esthétique, universelle, rationnelle, innovante… Ce pays à la croissance économique fulgurante fascine par sa capacité à se réinventer, tout en préservant une riche histoire culturelle millénaire.
«J’ai une grande admiration pour la culture chinoise, sa richesse et son raffinement m’ont toujours inspiré.» YVES SAINT LAURENT

Face à ce géant, les questions ne manquent pas, mais elles témoignent surtout d’une admiration sincère. Comment expliquer que les Occidentaux, tout en adoptant de nombreuses inventions chinoises –de la poudre à canon à l’imprimerie aient mis tant de temps à reconnaître pleinement la grandeur de cette civilisation ? Et comment la Chine, forte d’une avance scientifique et technique séculaire, s’est-elle hissée aujourd’hui parmi les plus grandes puissances mondiales ? Ce regard admiratif sur la Chine va bien au-delà de l’économie. L’Occident, depuis les premiers jésuites jusqu’à nos contemporains, a toujours vu en la Chine un «autre absolu», une culture capable d’élargir nos horizons. Dans ce dialogue interculturel, la Chine joue un rôle clé: elle nous pousse à réfléchir sur nos propres modèles et à imaginer de nouvelles manières de coopérer. Il y a cinquante ans, le sinologue Joseph Needham soulignait les spécificités uniques de la pensée chinoise et de ses institutions sociales. Aujourd’hui, alors que nos deux civilisations convergent autour de valeurs économiques partagées, la Chine se distingue par son dynamisme et son pragmatisme. Sa capacité à intégrer les défis du monde contemporain, tout en respectant ses traditions, est une source d’inspiration.
