Du 19 juillet au 27 octobre 2024, la dernière exposition du MAH interroge la relation entre les objets d’art et ceux qui les regardent, à travers une dimension spatio-temporelle déconstruite.
La première section réunit les deux grandes salles palatines en un seul espace, et expose les recherches de Waldemar Deonna, notamment celles développées dans un article de 1925 intitulé « Les sciences auxiliaires de l’archéologie ». Dans cet article, l’archéologue et historien qualifie le pouvoir de fascination des objets de provenance, d’époque et de destination différentes de « propriété fluidique ». Cette interprétation anthropologique tout à fait innovante pour l’époque sert de socle à l’exposition, dont le parcours nous confronte aux objets de l’Egypte ancienne, à un aller-retour express et hypnotique en Grèce antique, ou encore aux regards déroutants des œuvres de Modigliani.
Dans un second temps, « Archéologie des fluides » fait dialoguer les œuvres avec les archives de l’artiste américain Tony Oursler, dans une installation multimédia qui condense, de manière fulgurante, toute l’histoire des imaginaires visuels de l’hypnotisme.
Pascal Rousseau, historien de l’art et universitaire, se distingue par son exploration des liens entre les imaginaires (para)scientifiques et les expérimentations artistiques. Toujours sensible aux dispositifs qui captivent le regard et ré-enchantent la modernité, Rousseau adopte une approche culturelle de l’art dans ses expositions. Il a été le commissaire de plusieurs expositions marquantes telles que « Aux Origines de l’abstraction » au Musée d’Orsay en 2003, « Cosa mentale » au Centre Pompidou de Metz en 2015, et plus récemment « Hypnose » au Musée des Beaux-Arts de Nantes en 2020, dont le catalogue a reçu le Prix du Livre d’art 2021 et le Prix Pierre Daix de la Fondation Pinault.
Musée d’art et d’histoire
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