Toujours en mains familiales, le Gstaad Palace est un symbole de l’hôtellerie suisse qui rayonne bien au-delà de nos frontières. (Re)découverte d’une légende aux mille et une anecdotes.
Julie Andrews a dit un jour: « Gstaad est le dernier paradis dans un monde fou ». Grande fidèle de la station depuis de nombreuses années, l’actrice a parfaitement décrit l’esprit qui règne dans ce petit joyau des Alpes bernoises, où le temps semble s’être arrêté. Pour le meilleur.
Un hôtel pour l’Histoire
Difficile de résumer en quelques lignes l’histoire d’une icône plus que centenaire. Première et Seconde Guerres mondiales, Grande Dépression, Années folles, Trente Glorieuses, pandémie de Covid-19, le Gstaad Palace a vécu les meilleurs comme les pires moments de l’Histoire depuis son ouverture en 1913.
Reconnaissable entre mille, sa silhouette faite de tourelles et de drapeaux flotte encore et toujours au dessus de la mythique station alpine. Le signal que l’on est bien arrivé, et que la villégiature peut commencer.
Résistant au temps et à ses inconstances, le Gstaad Palace est l’un des rares hôtels de ce standing à être resté en mains familiales. Propriétaire majoritaire depuis 1947, la famille Scherz défend une vision du luxe qui lui est propre: authenticité, discrétion et dévouement d’un personnel fidèle, uniformes et courtoisie, l’institution revendique fièrement son histoire, ses racines et ses valeurs suisses. Une identité et une continuité sans faille, qui lui valent d’être classé parmi les plus prestigieux établissements du globe, à l’image de son appartenance au réseau The Leading Hotels of the World. Aujourd’hui, la famille Scherz détient environ 70% des parts de l’hôtel et la famille Dassault 30%.
Légendaire, mythique, iconique, l’on saisit rapidement tout l’héritage et la responsabilité qui incombe à ce symbole de l’hôtellerie suisse. Loin d’être poussiéreux, le Gstaad Palace est surtout un pionnier, un lieu où se côtoient têtes couronnées et célébrités.
Un luxe authentique
Nommé directeur en 2001 et oeuvrant pour le palace depuis 27 ans, Andrea Scherz représente la troisième génération à la barre. Début XXe, l’hôtel contait un lavabo avec eau chaude et froide pour chaque chambre, un véritable luxe pour l’époque.
Les chambres les plus fastueuses étaient pourvues de leur propre salle de bain. Afin de monter toujours plus en gamme et en confort, tout en initiant les standards de l’hospitalité moderne, le palace a au fil du temps agrandi ses chambres, créé des suites, paré de salles de bain tous ses hébergements, passant ainsi de 160 à 90 chambres.
«Mon grand-père a toujours souhaité réinvestir le moindre centime gagné dans les infrastructures de l’hôtel. Être à la pointe du luxe et offrir toujours l’exception, préserver l’âme de cette incroyable bâtisse. Ne pas suivre les tendances aveuglement mais rester soi-même. Telle était sa vision des choses, telle est ma définition du mot palace» explique Andrea Scherz.
Andrea Scherz a passé son enfance à explorer les méandres du Gstaad Palace. En haute saison, il y déjeunait tous les midis avec ses parents et ses grandsparents. Lorsque ses portes se fermaient pour la pause saisonnière, le palace se transformait alors en gigantesque terrain de jeu pour Andrea et ses amis.
Destination détente
«Ces dix dernières années et leur manque d’enneigement ont poussé la station à se réinventer. Malgré tout Gstaad reste une destination pour s’échapper du quotidien, et ce en toute saison. Ici, le tumulte laisse place à la détente et au calme, grâce notamment à une offre spa de premier ordre ou encore un espace gym doté de machines dernier cri» ajoute Andrea Scherz.
Attirée aussi par les activités outdoor et la nature, cette clientèle exigeante aime vivre de nouvelles expériences. Pour un déjeuner, un dîner ou même toute une nuit, le Gstaad Palace met à disposition sa Cabane du Walig, un authentique chalet d’alpage datant de 1783. Perché à 1700 m d’altitude, cet antre de charme vous offre l’opportunité de vivre la montagne comme autrefois, pour un retour aux sources garanti.
Faire le plein de gourmandises
Parmi les tables incontournables du palace, le Gildo’s Ristorante ravira les amateurs de gastronomie italienne, tandis que le Grand Restaurant et le Grill sauront séduire les plus fins gourmets. Pour ceux qui cherchent la tradition et le réconfort, le sous-sol du palace abrite un restaurant aux spécialités typiquement suisses : La Fromagerie. Pour la petite histoire, cet espace a servi de coffrefort pour l’or de la SBS (ancêtre d’UBS) pendant la Seconde Guerre mondiale. En été, la Grande Terrasse, les jardins et la piscine olympique au style art déco invitent au farniente.
Avant de reprendre la route, le directeur nous livre un dernier conseil: celui de ne jamais repartir du Gstaad Palace sans avoir dégusté un bon café glacé, le dessert signature de cet endroit qui ne ressemble à aucun autre.