Directrice du Centre des arts de l’Ecole Internationale de Genève (Ecolint), Isabelle Muller nous présente un lieu hors du commun, qui fait partie du paysage culturel genevois depuis huit ans.
Quelle est la mission du Centre des arts ?
L’enseignement des arts s’est énormément développé ces dernières années, si bien que nous avons investi dans un bâtiment dédié à nos cursus artistiques: le Centre des arts, conçu par l’architecte Jean- Michel Wilmotte, a ouvert ses portes en 2014 pour offrir aux élèves un lieu où ils peuvent s’épanouir dans toutes les disciplines artistiques ; que ce soit à travers leurs cours et représentations, mais aussi par le biais de rencontres avec des artistes.
La particularité du centre est sa double vocation, pédagogique et publique. En dehors de la vie scolaire, le Centre des arts est une porte ouverte au public genevois. Nous proposons des rendez-vous culturels tout au long de l’année. Dans un monde où la technologie évolue vite, où les prises de conscience sont inévitables, et où la créativité est nécessaire à la recherche de solutions pour un plus bel avenir, l’art prend une place primordiale dans l’éducation. Notre priorité est que l’art, sous toutes ses formes, ait un impact pédagogique et fasse écho aux autres matières enseignées à nos élèves. Nous défendons l’ouverture vers autrui, l’esprit critique, et avons pour but de transmettre les outils nécessaires aux jeunes afin qu’ils puissent rendre le monde meilleur.
A quoi ressemble sa programmation ?
J’ai toujours pensé que l’art était l’outil le plus fort pour obtenir une transformation positive. C’est pour cela que nous travaillons dur pour offrir un programme engagé, construit autour de valeurs primordiales: les droits humains, l’environnement, les 17 objectifs de développement durable, la solidarité, l’ouverture sur le monde, la diversité, l’inclusion ou encore l’anti-discrimination.
Il y a des événements privés ou publiques tous les jours au centre. Concert, vernissage, conférence, levée de fonds pour un projet humanitaire, projection de documentaire, pièce de théâtre, spectacle musical ou de danse… L’Ecolint représente près de 140 nationalités différentes, il est donc important que notre programmation soit à l’image de cette mixité. Nous programmons des artistes internationaux de tous horizons (nationalité, genre, milieu socio-culturel).
A titre d’exemple, nous travaillons depuis plusieurs années avec la journaliste Anne-Frédérique Widmann, qui a réalisé un documentaire sur la vie d’un condamné à mort aux USA, Kenneth Reams. Condamné pour un crime qu’il n’a pas commis, l’homme a trouvé refuge dans le dessin. Chaque année, nous organisons une projection de ce film, puis un échange téléphonique avec le prisonnier, directement depuis sa cellule. Ce genre de proposition permet de faire un pont entre la réalité et le programme scolaire ; notamment, dans ce cas-ci, avec le roman de Victor Hugo étudié par les élèves (ndlr. Le dernier jour d’un condamné).
Quels sont vos projets pour le centre ?
Il y en a beaucoup! Nous avons la chance de travailler avec des sommités du monde des arts, locales et internationales. Et il y a une vraie volonté de partager ces opportunités, non seulement avec les amateurs d’art et de culture du grand Genève, mais aussi avec les étudiants d’autres écoles, publiques et privées. C’est pourquoi nous nous réjouissons de collaborer avec le DIP pour notre saison qui a débuté le 1er septembre dernier.