Lang Lang, l’art du geste

Certainement l’un des pianistes les plus marquants de son temps, Lang Lang n’hésite pas à bousculer les codes du classique à travers ses interprétations libres et envolées. COTE Magazine a rencontré le virtuose, de passage à Genève.

Vous avez commencé le piano à 3 ans. Quel est votre plus ancien souvenir au piano ?
«Nous vivions dans un tout petit appartement, le piano occupait toute l’entrée ! Les membres de la famille, mes parents, notre entourage, mes copains, étaient tous des musiciens. Petit, je pensais d’ailleurs que tous les enfants du monde faisaient de la musique.»

Quel a été le moment décisif qui vous a poussé à poursuivre une carrière professionnelle ?
«A Shenyang, ville industrielle du nord de la Chine où je suis né, la diffusion et l’accès à la musique classique n’était pas une évidence. Je regardais beaucoup de cartoons comme Tom & Jerry, les films de Disney ou encore Monkey Kid, dans lesquels on pouvait entendre des pièces connues du répertoire. C’est comme cela que je suis venu réellement à la musique.»

Vous êtes ambassadeur Hublot. Comment les univers de l’horlogerie et de la musique communiquent-ils selon vous?

«Les ambassadeurs Hublot viennent d’horizons très variés: ce sont des artistes, des sportifs, des musiciens… J’apprécie particulièrement cette diversité de profils. Hublot n’a pas d’autres ambassadeurs issus du classique, mais collabore avec des musiciens électroniques, ce qui montre une volonté d’explorer de nouveaux univers tout en respectant les traditions. Cette démarche d’innovation et de création résonne avec ma propre vision artistique. J’apprécie aussi la créativité de Hublot dans l’utilisation de matériaux innovants.»

Avez-vous un modèle Hublot de prédilection ? Comment le décririez-vous en musique ?

«En concert, j’aime porter la Big Bang Classic Fusion. Son design fin et léger est parfait pour accompagner mes mouvements. Comme je bouge beaucoup la main gauche, qui sert la profondeur et l’intensité d’une pièce, je la porte toujours à la main droite, dédiée davantage à la précision et à l’interprétation.»

Quels pianistes ou compositeurs vous ont le plus influencé ?

«Parmi les grands pianistes, Vladimir Horowitz occupe une place particulière pour moi. Il est l’un des artistes les plus créatifs de l’histoire de la musique. C’est un véritable magicien que je compare volontiers à Salvador Dalí: il réinvente des œuvres que nous pensions déjà connaître. Il n’hésite pas à explorer des chemins inattendus avec audace et intensité, ce qui rend son jeu à la fois unique et nerveux. En termes de mentors, Daniel Barenboim m’a beaucoup influencé. Il m’a appris à rechercher la finesse et à donner un véritable sens à mes interprétations. Il m’a aussi transmis l’importance du geste et m’a aidé à comprendre comment choisir avec soin la direction de mon jeu musical. Pour ma part, je ne cherche pas à briser les règles, mais à insuffler un souffle nouveau.»

Comment vous préparez-vous mentalement à un concert ou à une compétition ?

«Avant un concert, j’essaie de trouver un équilibre entre concentration et relaxation. Cela passe souvent par un entraînement ciblé et un moment de détente, comme une sieste de 20 minutes juste avant de monter sur scène. Je préfère également éviter de manger avant un concert. Une bonne préparation est essentielle : elle me permet d’être à mon meilleur niveau et de donner une interprétation sereine qui me satisfait pleinement.»

Quels sont les plus grands défis que vous rencontrez en tant que musicien aujourd’hui ?

«Un des principaux défis est de proposer un répertoire captivant et d’inspirer davantage les jeunes générations. Les réseaux sociaux jouent un rôle clé dans cet effort. En créant de courtes vidéos éducatives, nous pouvons initier les jeunes à cet art passionnant. C’est une mission urgente, dont nous, musiciens, portons la responsabilité. À travers la Lang Lang Music Foundation, nous initions les enfants du monde entier à la musique, en particulier ceux qui vivent dans les pays où celle-ci n’est pas forcément enseignée à l’école. Par ailleurs, le numérique permet aux jeunes des zones désavantagées où il manque souvent de professeurs, d’apprendre plus facilement qu’à l’époque. Le digital est un outil puissant pour réduire ces inégalités et offrir à tous une chance de découvrir la musique.»

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