Le Lady Dior de Lady Diana réédité en édition limitée

Par Isabelle Cerboneschi

Un objet ne devient pas une icône par hasard. Il faut déjà qu’il se démarque stylistiquement, qu’il soit le fruit d’une époque et qu’il réponde à un désir à un instant T, même si celles et ceux qui l’acquièrent et l’adoubent n’avaient aucun désir avant qu’il existe. C’est le propre des choses rares de répondre à des souhaits ou des besoins non encore verbalisés. Il arrive même parfois que l’un de ces objets croise la route d’une personne qui elle-même est une icône et son statut s’en trouve multiplié par deux.

C’est le cas du Lady Dior. C’est Gianfranco Ferré, le directeur artistique de Dior de l’époque, qui l’a créé en 1994. Ce sac de format carré était travaillé dans un cuir surpiqué de l’emblématique cannage, un motif qui s’inspire des chaises Napoléon III à dossier ovale qui participaient à la décoration de l’hôtel particulier du 30 avenue Montaigne, conçu par Christian Dior et son ami le décorateur Victor Grandpierre. Accrochés à la poignée de ce sac encore assez confidentiel, les quatre lettres DIOR suspendues comme des charms formaient un tintinnabulant hommage au couturier-fondateur.

Parce qu’il était très aimé des rédactrices de mode, il avait été officieusement baptisé le Chouchou. Mais le goût des rédactrices ne colle pas toujours à celui des clientes et il faut parfois un peu de temps pour qu’un sac trouve son chemin depuis les pages des magazines jusqu’au dressing des femmes.

Le destin de cet objet a basculé en septembre 1995. Bernadette Chirac, cherchait alors un cadeau pour la Princesse de Galles, à l’occasion de sa visite de l’exposition Cézanne au Grand Palais à Paris. La première dame de France s’est tournée vers la maison Dior qui lui a proposé le Chouchou. Débarrassé de tous ses charms, hormis la lettre O, il est vite devenu le préféré de Lady Diana qui l’a commandé dans plusieurs versions chez Harrods à Londres. La princesse de Galles l’emportait partout avec elle. Il était à son bras lors de la visite d’un foyer d’enfant à Birmingham en novembre de la même année, lors d’une visite d’Etat en Argentine, et surtout elle portait en 1996 un petit modèle en version du soir réalisé en satin bleu nuit à l’occasion du prestigieux Gala du Met (Metropolitan Museum, ndlr). Aux yeux du monde, fasciné par ce personnage princier, il est vite devenu « le sac de Lady Di » au point que la maison l’a rebaptisé Lady Dior en 1996, avec l’accord de la princesse de Galles.

Il faut se souvenir que, dans les années 1990, Lady Diana était une icône: on copiait ses tenues, sa coiffure, son allure. Son style continue d’ailleurs d’inspirer les femmes à ce jour. Le succès de ce sac ne s’est pas fait attendre: en un an, le Lady Dior s’est vendu à plus de 200’000 exemplaires. A ce jour, il est l’un des sacs les plus commercialisés de la maison. Son histoire ne s’est pas arrêtée avec la disparition de la princesse de Galle: elle continue de s’écrire saison après saison. Maria Grazia Chiuri, la directrice artistique de Dior, le réinvente dans des teintes et des formats inédits qui vont du Lady D-Lite au Lady D-Joy. Qu’il soit réalisé dans un tissu imprimé ou savamment brodé, cet accessoire iconique se prête à toutes les transformations. A l’occasion du lancement de la saison 5 de The Crown, il apparaît à plusieurs reprises au bras de l’actrice Elizabeth Debicki, ambassadrice de la maison, qui incarne Lady Diana dans la série.

En cette fin d’année, Dior a décidé de rééditer la version du mini Lady Dior que Lady Diana portait lors de la soirée du MET en 1996. Orné de strass et de satin bleu, il sera disponible en édition limitée. Quelque 27 ans après sa naissance, ce sac a réussi à se faire un nom princier et à survivre à toutes les évolutions et révolutions de la mode. Le propre d’une icône.

dior.com

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