COTE Magazine s’associe au Club diplomatique de Genève pour vous révéler la Genève internationale de l’intérieur. Notre rencontre avec Marie Barbey-Chappuis, Maire de Genève.
Que représente pour vous la Genève internationale ?
La Genève internationale, c‘est tout d‘abord un héritage que nous avons pour mission de faire perdurer. Depuis 1864, avec la création de la Croix Rouge internationale, en passant par la création de la Société des Nations après la Première Guerre Mondiale, jusqu‘à nos jours, Genève n‘a cessé de développer sa vocation internationale. C’est aujourd’hui une ville dont le rayonnement est planétaire, dans laquelle il ne se passe pas un jour sans que des décisions ayant un impact sur la population mondiale n‘aient lieu. La Genève internationale, c‘est aussi un magnifique écosystème dans lequel près de 180 États sont représentés et où 39 organisations internationales disposent d‘un siège. Cela est absolument unique et nous ne mesurons pas toujours la chance que nous avons. Et bien entendu, ce sont des retombées économiques et des milliers d’emplois pour Genève.
Comment vivez-vous la Genève internationale ?
De par mes études effectuées à l‘IHEID, la Genève internationale m‘a toujours fortement intéressée. Je me suis également investie après l’Université pour la faire rayonner et la faire connaître aux Genevois-es puisque je suis l‘une des membres fondatrices de l‘association AGIR (Action pour la Genève internationale et son rayonnement). Aujourd‘hui, en tant que Maire, je vis cette Genève internationale très intensément puisque la fonction m‘amène à rencontrer régulièrement les personnes qui composent cet écosystème. La Genève internationale, pour moi, c’est ce qui fait que Genève est aujourd’hui présentée comme la plus petite des grandes villes. Je la vis aussi comme une fierté car grâce à elle, Genève n’est pas uniquement connue comme étant un centre financier, mais c’est aussi une véritable ville de paix qui dispose d’une longue tradition d’accueil.
Comment voyez-vous l‘avenir de la Genève internationale ?
Je vois cet avenir de manière plutôt sereine, même si nous ne pouvons pas nous reposer sur nos acquis. Plusieurs autres villes dans le monde se positionnent pour attirer des grands sommets diplomatiques, des organisations internationales et des ONG. Avec nos partenaires de la Confédération et du Canton, nous devons veiller à ce que notre ville reste compétitive et attractive pour que la Genève internationale puisse continuer à se développer.
L‘invasion de l‘Ukraine, un État souverain, par un autre souverain, m‘amène à penser que la diplomatie multilatérale qui se déploie au quotidien à Genève est essentielle pour endiguer la spirale de violence dans laquelle une partie de l‘Europe se trouve actuellement. En ce sens, je pense que les activités menées par les acteurs de la Genève internationale sont essentielles à court et moyen terme pour que nous retrouvions une certaine stabilité au niveau géopolitique. Dans le cadre de la politique des bons offices de la Confédération, Genève sera toujours disposée à jouer sa partition pour faciliter le dialogue et la médiation, comme cela fut notamment le cas en 2021 lors du Sommet Biden-Poutine. Les défis mondiaux appellent des réponses globales et Genève est la place idéale pour les dessiner.