COTE Magazine s’associe au Club diplomatique de Genève pour vous révéler la Genève internationale de l’intérieur. Notre rencontre avec Jürg Lauber, Ambassadeur de Suisse auprès de l’ONU à Genève.
Que représente pour vous la Genève internationale ?
Genève, c’est avant tout un lieu qui travaille pour le monde ; c’est ici qu’on trouve des réponses aux questions que le monde se pose ; c’est enfin, pour le dire de manière plus technique, le principal centre mondial pour le multilatéralisme où les experts et les diplomates s’attachent à trouver la meilleure manière possible de gérer les pandémies ou les flux migratoires, de réglementer l’usage des nouvelles technologies ou de protéger les populations vulnérables, par exemple.
Peu de gens ont conscience de la variété des thèmes qui sont traités à Genève, la paix, le désarmement, l’action humanitaire, la santé, le climat font souvent les gros titres ; mais c’est aussi à Genève qu’on promeut le commerce, qu’on répertorie la biodiversité, qu’on fixe les normes pour les télécommunications ou qu’on veille à la juste rémunération des innovateurs à l’échelle mondiale en protégeant les brevets.
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Comment vivez-vous la Genève internationale ?
Intensément. Le travail accompli à Genève est tel, dans son importance, dans sa profondeur et dans sa variété qu’il implique un travail acharné, que j’ai la chance de mener à bien avec un personnel diplomatique et technique de très bon niveau à la Mission permanente de la Suisse auprès des Nations Unies et des autres organisations internationales. Notre pays a une position unique en son genre dans le concert des nations.
En parlant avec tout le monde (ce qui ne signifie pas que nous sommes toujours d’accord avec tout le monde !) nous avons développé un réseau de relations constructives qu’il est crucial d’entretenir. Cela implique de participer à des centaines d’événements chaque année, en tant que représentant du Gouvernement suisse, mais aussi en tant qu’hôte de missions permanentes d’États d’organisations internationales et d’ONG. C’est une tâche de tous les jours et une contribution de la Suisse à un monde plus juste et plus durable.
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Comment voyez-vous l’avenir de la Genève internationale ?
Nous avons plus que jamais besoin de coopération internationale. C‘est à Genève que les États et autres acteurs se réunissent pour convenir d‘une approche commune face aux défis mondiaux. Dans un certain sens, la Genève internationale est donc un outil. Il nous incombe de le transmettre aux générations futures.
La Suisse offre de infrastructures qui anticipent les défis des organisations internationales et s‘adaptent en permanence à leur travail, qui est lui même en évolution rapide, et leur permet d’être efficientes et efficaces. Sur le plan diplomatique, nous veillons à ce que la coopération internationale tire parti des atouts de Genève. L’interconnexion entre la place financière, notre économie innovante, un monde académique très dynamique et une scène diplomatique quasi universelle est une combinaison gagnante ; en témoigne l’esprit d’innovation qui guide Genève dans sa recherche de réponses aux grandes questions de notre temps.
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Un ordre international stable fondé sur des règles universelles et sur une confiance mutuelle le droit avant la force, en d’autres termes est essentiel à la prospérité de la Suisse et de sa population. Il ne s’agit pas seulement de trouver des solutions, mais qu’elles soient acceptées. Genève est un endroit propice au dialogue, qui permet d’élaborer des compromis et tisser un consensus qui soit porté par tout le monde, ce qui est d’autant plus fondamental dans le contexte mondial actuel marqué par une multiplication des tensions.
La Suisse procède d’une volonté de vivre ensemble au-delà des différences de langue, de culture et de religion. Nous savons résoudre les confits par le dialogue. Les bons offices, l’un des piliers de notre politique étrangère, sont notre manière de partager ce savoir-faire. Genève, endroit neutre et ouvert, est toujours prête à contribuer à un avenir plus pacifique, en accueillant ceux qui veulent substituer le dialogue à la logique des armes